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L'opération de chirurgie bariatrique augmente le risque d'alcoolisme

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Le by pass, la sleeve… ces opérations destinées à aider les personnes obèses à perdre une grande quantité de poids augmentent significativement le risque d'être atteint d'alcoolisme. Explications du Pr Navez, chirurgien bariatrique à Saint-Luc et de Esin Er, psychologue clinicienne.
"L'alcoolisme des personnes opérées pour un by-pass ou une sleeve gastrique est un réel problème de société", reconnaît le Pr Benoît Navez, chirurgien bariatrique aux cliniques universitaires Saint-Luc. Interrogé sur la prévalence du risque, il répond : "C'est encore un peu flou, mais on peut quand même affirmer que le risque est multiplié par 2 ou 3, par rapport au risque d'alcoolisme avant l'opération."

Vu le risque d'alcoolisme après l'opération de chirurgie bariatrique, les entretiens préparatoires sont plus que jamais essentiels.

Le chirurgien précise qu'il peut s'agir d'alcoolisme "de novo", "des personnes qui n'ont absolument aucun problème d'alcool avant, qui en développent après." Cela pourrait même être 40 à 60 % des cas, selon Esin Er, psychologue clinicienne, qui écrit un doctorat à l'Uliège sur le sujet de l'alcoolisme post-opération bariatrique.

Un changement de métabolisme

Parmi les causes du risque accru d'alcoolisme, Esin Er relève les effets intensifiés de l'alcool. "Chez une personne qui a subi une opération de chirurgie bariatrique, le pic d'alcoolémie est deux fois plus fort, et survient plus vite, par rapport à la façon dont ils métabolisaient l'alcool avant la chirurgie. Et on pense que cela peut amener certains patients à développer une consommation problématique d'alcool, parce que plus une substance agit rapidement, et avec des effets puissants, plus il y a un risque d'être dépendant."

Pourquoi ce changement de métabolisme ? "Une fois qu'on a été opéré, ce qui reste d'estomac se vide beaucoup plus rapidement, donc la boisson alcoolisée passe beaucoup plus vite dans l'intestin grêle, avec une réabsorption de l'alcool et un pic d'alcoolémie plus rapide. Par exemple, avec un seul verre de bière, on est juste sous le seuil pour être positif à l'alcotest, et si on en prend deux, on est…
Anne Sandront
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